La Sexologie

Quelles sont les composantes de la sexualité ?

Le comportement sexuel correspond à l’ensemble des activités motrices qui permettent le plaisir sexuel et la reproduction. Il comprend plusieurs variantes qui vont des caresses et des préliminaires aux différentes pratiques sexuelles avec pénétration.

La fonction sexuelle correspond aux étapes de la réalisation sexuelle quel que soit le type du comportement : le désir (envie sexuelle), l’excitation et le plaisir (sensation orgasmique). Elle est déterminée par un ensemble de facteurs physiologiques, psychologiques et relationnels. L’altération de ces facteurs aboutit à l’apparition des dysfonctions sexuelles.

Qu’est-ce que la sexologie ?

La sexologie est une discipline récente qui étudie tous les aspects de la sexualité humaine à savoir le comportement sexuel, sa dimension érotique ainsi que l’attachement affectif et émotionnel. Il s’agit s’une science multidisciplinaire qui inclut aussi bien les aspects médicaux et physiologiques, que psychologiques, sociaux et culturels. Elle offre un espace de parole pour répondre aux questionnements sur la vie affective et sexuelle et propose une prise en charge des difficultés qui peuvent limiter l’accès à une sexualité satisfaisante.

Pourquoi consulter un sexologue ?

Les motifs de consultations sont multiples : problèmes sexuels fonctionnels tels que les troubles du désir, de l’érection, de l’éjaculation, sécheresse vaginale, absence de plaisir… Les problèmes de santé et notamment les maladies chroniques, ainsi que leurs traitements (surtout médicamenteux), peuvent également être à l’origine d’une difficulté sexuelle et amener à consulter. La mésentente conjugale, qu’elle soit isolée ou associée à des troubles sexuels, constitue aussi un motif fréquent de consultation.
Par ailleurs, la quête d’information pour pallier à une éducation sexuelle défaillante peut également inciter à consulter un sexologue.

Quelles sont les dysfonctions sexuelles masculines ?

Troubles du désir chez l’homme

Le désir sexuel est ce qui pousse une personne à avoir un rapport sexuel ou à répondre positivement à une stimulation sexuelle habituellement excitante. La baisse du désir sexuel est une diminution ou une absence de fantasmes (pensées sexuelles excitantes) et de désir d’avoir une activité sexuelle. Cette diminution provoque une souffrance et/ou des difficultés entre les personnes impliquées. La testostérone est importante pour le désir sexuel. Il est important donc de la doser en cas de baisse du désir. D’autres causes sont également à rechercher : maladies chroniques (telles que le diabète), prise de certains médicaments, problèmes relationnels dans le couple ou présence d’autres troubles sexuels.

Dysfonction érectile 

La DE est l’incapacité persistante ou récurrente à obtenir ou maintenir une érection adéquate jusqu’à l’accomplissement d’un rapport sexuel. Les facteurs qui y prédisposent sont le vieillissement, les maladies cardiovasculaires, le diabète, l’hypercholestérolémie, le tabagisme, la prise de certains médicaments, un niveau élevé de stress ainsi que la dépression et l’anxiété. Elle peut être à prédominance psychologique ou organique, mais souvent des mécanismes mixtes sont présents. Chez un homme qui prend de l’âge, elle doit faire rechercher une atteinte cardiovasculaire jusqu’à preuve du contraire.

L’éjaculation précoce

Il s’agit d’une éjaculation survenant de façon persistante ou récidivante, après une stimulation minime, avant (anté-portas) ou moins d’une minute après la pénétration, avant que le sujet ne le souhaite et qui échappe à son contrôle volontaire. C’est le trouble sexuel masculin le plus fréquent, aux conséquences délétères sur la qualité de vie du patient et la relation de couple. Elle est sous-diagnostiquée et sous-traitée malgré l’existence de thérapeutiques efficaces.

Quelles sont les dysfonctions sexuelles féminines ?

Troubles du désir et de l’excitation

La baisse du désir sexuel « une déficience ou absence persistante ou répétée de fantaisies imaginatives d’ordre sexuel et de désir d’activité sexuelle ». Elle est souvent associée à une excitation insuffisante : « Difficulté ou incapacité persistante ou récurrente à atteindre ou à conserver un niveau d’excitation jusqu’à l’accomplissement de l’acte sexuel». Le diagnostic repose sur des aspects objectifs (fréquence des masturbations, des rapports sexuels et des fantasmes et rêves érotiques), mais surtout sur des aspects subjectifs qui consistent en un sentiment d’insatisfaction par rapport à l’intérêt porté à la sexualité et à la fréquence des rapports sexuels. Ce sentiment peut provenir de soi ou du partenaire qui souffre du trouble.

Troubles sexuels avec douleur

La dyspareunie est « une douleur génitale qui survient lors du coït et qui entraîne une abstinence plus ou moins complète ». La chronicité est fréquente, ce qui rend indissociable la douleur physique et psychique. Elle peut être superficielle ressentie à l’entrée du vagin (forme la plus fréquente) ou profonde au niveau du pelvis.

Le vaginisme est une « impossibilité de pénétration due à une contraction involontaire réflexe des muscles péri-vaginaux qui ferment l’orifice vaginal». Une contraction défensive des cuisses et des muscles abdominaux peut être associée. Il est d’origine psychologique, car il correspond à une phobie de la pénétration qui s’associe à une anticipation de la douleur.

Les troubles de l’orgasme

L’anorgasmie est définie par l’incapacité de sanctionner une stimulation sexuelle par une décharge orgasmique. Bien qu’elle prenne appui sur la diminution ou l’absence des réactions physiologiques, elle implique aussi des facteurs psychologiques et relationnels qui doivent être pris en compte dans la démarche diagnostique et dans le traitement. Les anorgasmies constituent des demandes fréquentes de consultations en sexologie. Elles ont remplacé le terme de frigidité, longtemps utilisé, qui est désormais jugé péjoratif et trop vague. En effet, par frigidité on désignait n’importe quelle difficulté ou inhibition de la réaction sexuelle féminine qu’elle se situe au niveau du désir, de l’excitation ou du plaisir.

C’est quoi le mariage non consommé ?

Le mariage non consommé est un problème sexuel très fréquent en Tunisie du fait de l’inexpérience sexuelle et de la pression sociale dont le couple fait l’objet lors de la période des noces. Il est défini par l’impossibilité d’avoir des rapports sexuels complets avec pénétration. Il peut avoir trois causes, qui sont par ordre décroissant de fréquence : le vaginisme, la dysfonction érectile et l’éjaculation prématuré sévère dite antéportas (avant pénétration).

Que veut dire une crise de couple ?

La crise n’est pas forcément pathologique. Elle peut être un moment fécond où le couple se développe en essayant de réaménager son équilibre. Elle devient problématique lorsque les deux partenaires (rarement un seul) sont de plus en plus insatisfaits de leur vie de couple, n’y voient plus d’avenir et souffrent. Dans la plupart des cas, ces problèmes se manifestent par l’apparition de l’idée d’une séparation, un intérêt grandissant pour un nouveau partenaire, ou une souffrance relationnelle suite à des difficultés de communication.

La thérapie de couple peut être d’une aide précieuse, surtout quand le couple détecte à temps les signes d’insatisfaction ou de lassitude et s’efforce d’y remédier. Elle nécessite la mise en œuvre des ressources des deux partenaires afin que, par plusieurs moyens, ils débouchent sur une amélioration de la communication et la résolution du problème.

DR. Yousri El Kissi