Le Trouble Bipolaire
Les troubles bipolaires sont des troubles psychiatriques en rapport avec des dérèglements de l’humeur, se manifestant par des périodes d’excitation (épisode maniaque), des périodes dépressives et des périodes de stabilisation de l’humeur à son niveau habituel.
La vie de tout un chacun est faite de périodes de grand bonheur et de périodes de tristesse mais dans le cas des troubles bipolaires, ces changements sont hors de proportion ; Ils atteignent une intensité telle, que la personne ne réalise pas qu’elle dépasse les bornes, ou encore, la personne souffre tellement de sa dépression qu’elle en est paralysée et est hantée par des idées suicidaires. Cet état entraîne très souvent des problèmes familiaux, professionnels et financiers, parfois il entraîne des problèmes judiciaires (violence, chèques sans provision, prise de drogues, ivresse…). La maladie peut conduire à l’hospitalisation.
Cette maladie touche 1 à 6% de la population générale, autant les hommes que les femmes. Elle commence généralement vers 25 ans mais de nos jours, nous voyons des patients de plus en plus jeunes présentant ce trouble en outre des enfants.
Quels sont les symptômes du trouble bipolaire ?
Les individus bipolaires connaissent des périodes où leur humeur est excessivement « haute » : il est question de manie ou d’hypomanie ; de plus, ces individus peuvent également connaître des périodes durant lesquelles leur humeur est particulièrement basse, il est alors question d’état dépressif. Les individus souffrant de trouble bipolaire peuvent également faire l’expérience d’épisodes mixtes durant lesquels les symptômes de manie et les symptômes de dépression sont ressentis en même temps. Ces épisodes sont souvent entrecoupés par des périodes de stabilité de durée variable.
C’est quoi une manie ?
La manie est caractérisée par un état dans lequel l’individu présente une humeur élevée ou irritable qui peut être euphorique et qui dure au moins une semaine. L’individu se sent investi d’une force surhumaine; il parle sans arrêt, il a plein de projets; dort très peu mais sans éprouver de la fatigue; son énergie sexuelle est souvent augmentée.
L’individu en phase maniaque est sociable et familier de façon excessive, il peut avoir également des achats inconsidérés et des conduites insouciantes ou irresponsables.
L’individu peut aussi présenter une perception erronée de la réalité (délire) : il a l’impression d’être un personnage célèbre ou de grande importance, il est chargé d’une mission divine, ou bien il a l’impression que des gens complotent contre lui.
Dans les formes sévères de manie, l’individu peut faire des gestes dangereux pour lui et/ou pour les autres, il s’agit dans ce cas d’une urgence psychiatrique et le patient doit être alors hospitalisé.
C’est quoi une dépression ?
Durant cette phase l’individu se sent triste, fatigué, en manque d’énergie et de concentration. Il manque de confiance en lui, il peut ressentir des sentiments d’incapacité, d’impuissance ou même de culpabilité. Il est pessimiste, n’a plus envie de manger et se réveille très tôt le matin. Sur le plan sexuel, son désir est diminué, ses performances sont amoindries et son plaisir est atténué.
Dans certains cas, symptômes dépressifs et maniaques apparaissent en même temps (épisode mixte), ou alternent très rapidement.
Comment traiter le trouble bipolaire ?
Le traitement du trouble bipolaire repose sur la prescription de médicaments appelés thymorégulateurs ; ces médicaments permettent de traiter les épisodes thymiques et de prévenir les récurrences des différents épisodes, ils sont donc prescrits au cours des épisodes (ou accès) et poursuivis au long cours.
Le lithium (Téralithe)* est classiquement le thymorégulateur de première intention dans le traitement des états d’excitation et la prophylaxie des récidives bipolaires.
Les anticonvulsivants (Dépakine)* (Tégrétol)* (Lamictal)* et plus récemment certains antipsychotiques atypiques (Olanzapine, Quétiapine, Rispéridone, Aripiprazol) ont permis d’élargir l’arsenal thérapeutique des troubles de l’humeur.
D’autres types de médicaments sont souvent associées surtout au cours des épisodes: il peut s’agir de neuroleptiques, d’antidépresseurs ou d’anxiolytiques.
Dans les cas résistants à l’ensemble de ces traitements médicamenteux, l’électroconvulsivothérapie (ECT) peut être utilisée pour réaliser une amélioration rapide et à court terme des symptômes sévères. Ce traitement est réalisé sous anesthésie générale sous un contrôle médical strict. Le respect de ses indications permet très souvent la rémission rapide de l’épisode et le retour à l’ « état de base ». Les effets secondaires de l’ECT (maux de tête ou troubles de la mémoire dans la plupart des cas, ou les effets liés à l’anesthésie générale), sont peu conséquents et la plupart du temps réversibles.
Le traitement repose aussi sur une bonne relation thérapeutique entre l’équipe médicale, le patient et la famille afin d’informer le malade et la famille sur le trouble. L’objectif étant de garantir la qualité de l’observance thérapeutique au long cours et le suivi des règles de bonne hygiène de vie qui représentent des facteurs protecteurs importants. Ainsi, le patient doit éviter les excitants (alcool, drogues, café et cigarettes), doit dormir à heures fixes et doit adopter un style de vie le moins stressant possible.
Le traitement du trouble bipolaire peut se faire en ambulatoire comme en intrahospitalier. Les principales indications de l’hospitalisation sont : l’agitation et le risque accru de dangerosité ou le comportement inapproprié, aussi bien durant les phases maniaques que dépressives ….
L’hospitalisation se fait dans un service de psychiatrie à la demande du malade ou le plus souvent sous contrainte.
Outre le traitement médicamenteux qui est primordial pour la prise en charge du patient bipolaire, le médecin peu utiliser un ou plusieurs des moyens non médicamenteux suivants :
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La psychothérapie de soutien est indispensable dans tous les cas (par le médecin traitant, le psychiatre ou un psychologue clinicien). Elle améliore l’observance du traitement, la compréhension du trouble, l’identification précoce des signes de rechute éventuelle, et aide à surmonter les symptômes résiduels.
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La psychoéducation de la famille et du patient peuvent être utiles pour faciliter les relations familiales et la relation avec l’équipe de soins. Cette psychothérapie se base sur l’explication de la maladie : ses symptômes, ses complications et son génie évolutif, elle est basée sur l’écoute et la réassurance.